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Alberto Sartoris

Alberto Sartoris

Alberto Sartoris est né le 1er février 1901 à Turin d’un père sculpteur sur bois et d’une mère comédienne. Sa famille déménage à Genève où Alberto fera sa scolarité. En 1916, il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts et suivra le cours d’architecture d’Henri Gallay – professeur de géométrie et architecte que Sartoris reconnaîtra sa vie durant comme un maître. Il entre en contact avec les avant-gardes internationales, le futurisme italien et notamment le poète F. T. Marinetti lors de l’Exposition internationale d’art moderne à Genève en 1920-1921. Il s’établit à Turin en 1922 et entre dans l’atelier d’Annibale Rigotti, un autre de ses maîtres. Il poursuit son auto-formation, publie des articles sur l’architecture rationnelle, organise et participe à diverses expositions – notamment celle des Artistes contemporains italiens au Musée Rath de Genève en 1927. Du 25 au 29 juin 1928, il participe au premier Congrès international d’architecture moderne au Château de La Sarraz (CIAM) organisé par Le Corbusier, Sigfried Giedion et Hélène de Mandrot. C’est là, en l’espace de quelques jours, qu’il a pu connaître les principaux représentants de l’architecture moderne dont Le Corbusier, Pierre Chareau, André Lurçat, Pierre Jeanneret ou encore Gerrit Rietveld. Il fera partie de nombreuses unions professionnelles, de groupes et autres commissions, et sera un membre actif dans divers mouvements d’avant-garde sur la scène internationale : CIRPAC, UAM, Cercle et Carré, Abstraction-création, etc. Il revient en Suisse au début des années 1930 pour s’installer au Château de Glérolles à Rivaz où il conçoit le projet de Notre-Dame du Phare (Fribourg) et celui de la maison du Docteur Breuleux (Cully). Il habitera également la Grand-Rue à Lutry et s’établira définitivement à Cossonay. En 1932, il construit à Lourtier, dans le Val de Bagnes (Valais), la chapelle Notre-Dame du Bon Conseil – première église moderne de montagne. En plus de sa pratique architecturale, Sartoris a mené une intense activité de promotion du mouvement moderne des années 1920 à 1950. En 1935, il s’envole pour l’Amérique du Sud pour une série de conférences. Défenseur fidèle de l’architecture de Le Corbusier, il lui donnera dans ses écrits, une place privilégiée. De 1932 à 1957, il publie à Milan une série d'anthologies visuelles aujourd’hui mythiques : Gli elementi dell'architettura funzionale (trois éditions progressivement augmentées, 1932-1941) puis l'Encyclopédie de l'architecture nouvelle (trois volumes, 1948-1957). En 1945, il est membre fondateur de l'école d'architecture Athenaeum à Lausanne. De 1955 à 1959, il enseigne à Sion (Valais) à l’École cantonale des beaux-arts (où enseigne également Oskar Kokoschka). Dans les années 1960, Sartoris réalise plusieurs bâtiments au bord du lac Léman : le garage Keller à Saint-Prex, la Villa Huber à Saint-Sulpice, le Motel des Blonnaisses à Cully, ainsi que des immeubles d’habitation à Lutry, à La Tour-de-Peilz et à Montreux. En 1976, il obtient un doctorat honoris causa de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et y enseigne au département d’architecture. En 1982, il se rend aux États-Unis pour des conférences et une exposition à New York et à Boston. Ses dernières réalisations (en collaboration avec deux anciens élèves Emmanuel Cattani et Pierre Pastellas) comptent notamment l’usine Lesieur à Dunkerque (1983-1984) et l’usine Labeyrie à Biarritz (1986-1987). Alberto Sartoris est mort le 8 mars 1998 à Pompaples (VD) à l’âge de 97 ans.

 

De cet auteur

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Alberto Sartoris
ou la quatrième dimension de l'architecture